Thèmes
RHÉTORIQUE I
La politique, depuis les Grecs déjà, est en partie liée à de la rhétorique. À partir de textes de Platon et d'Aristote, nous établirons la complexité de ces liens et les enjeux, encore actuels pour comprendre les discours et les actions politiques. Quelles idées du politique, de la démocratie et de la justice s'exposent ici la rhétorique ? À la fin de la journée, diverses définitions et fonctions attribuées à la rhétorique auront été explorées ainsi que diverses manières d'articuler leurs liens avec le politique.
RHÉTORIQUE II: Les arguments
Visant à convaincre, la rhétorique en politique, dans les plaidoiries, entre nous, est efficace. D'où tient-elle son efficacité? Partiellement de la valeur des arguments employés, de la rationalité qui leur est reconnue. Cette session introduit aux types d'arguments qui ont cours. Elle en présente la valeur, en apprécie les forces et les limites. Elle prépare à les reconnaître et à en produire.
RHÉTORIQUE III: les passions
En plus d’en générer, les discours politiques sont portés par des passions qui se greffent aux arguments ou en tiennent lieu. Depuis les Grecs, la « rhétorique » est un des lieux de l'analyse de l'efficacité et des limites de l'usage des passions en politique, dans la pratique judiciaire, dans les discours idéologiques de même que dans la mise en circulation de valeurs et de « biens ». Cette session présente une analyse des passions liées à ces types de discours à l’aide d’une grille heuristique visant à analyser les effets passionnants des discours sociaux, politiques et commerciaux.
Cette édition propose donc, dans un premier temps, d'explorer quelles places diverses écoles de rhétorique ont donné aux passions et aux émotions, puis, dans un second temps, d’analyser ces options dans le but de faire ressortir quelques points forts, règles et principes d'interprétation.
En guise de conclusion du séminaire, des analyses de discours et des exercices d'écriture permettront de mieux s’approprier les principes et règles présentés.
RHÉTORIQUE IV
Vous avez le "meilleur" argument du monde, le "meilleur" programme, le plus rationnel, celui qui devrait rassembler le plus de gens. Vous avez étudié le marché et les stratégies de communication. Pourtant, ça ne passe pas; on ne vous entend pas; vous ne persuadez pas... Que reste-t-il? Après avoir étudié l'utilité générale de la rhétorique (Rhétorique I), les arguments (Rhétorique II), les émotions et les passions (Rhétorique III), Rhétorique IV envisage et discute l'impact et l'importance de la crédibilité du "personnage" et de son éloquence. Cette édition sur deux jours du Collège néo-classique comprend une partie théorique, composée d'analyses de discours et une partie pratique, composée d'exercices pour découvrir et s'approprier les arcanes de la construction de discours et leur communication efficace.
RHÉTORIQUE RÉVOLUTIONNAIRE
Les grandes révolutions (américaine, française, russe) ont été le théâtre de grands discours et la tribune de grands orateurs. Certains disent qu'elles en sont même des génitrices ; comme si cet évènement politique unique qu'est une révolution participait à l'émergence de rhéteurs exceptionnels qui, sans celui-ci, seraient demeurés dans l'ombre. Mais qu'est-ce qui fait la particularité de la rhétorique révolutionnaire? Dans cette édition du Collège néo-classique, nous nous intéressons à trois des principaux éléments qui caractérisent cette rhétorique. D'abord le temps, ou pour le dire autrement un certain rapport à l'histoire. Ensuite, la révolution, ou plus précisément la définition que les révolutionnaires donnent de la révolution. Enfin le politique, entendu comme la manière dont les sociétés organisent la prise en charge des affaires communes ou publiques.
Pour ce faire, nous analysons certains discours de Louis-Antoine de Saint-Just (1767-1794). Ce membre du club des Jacobins a eu par ses discours une très grande influence lors d'évènements marquants de la révolution française, notamment lors du procès de Louis XVI. Nous étudions aussi le jugement de Karl Marx sur la manière qu'avaient ces Français en « habits romains » de faire la Révolution et la conception qu'il entend leur substituer; celle-là même qui structurera la rhétorique révolutionnaire du XIXe et du XXe siècles.
GRANDS TEXTES: LOCKE, "LES LETTRES SUR LA TOLÉRANCE".
Qui veut être présenté comme intolérant? La tolérance est souvent présentée comme une vertu démocratique par excellence. Et l’intolérance comme un abus à dénoncer. L'idée de la « tolérance » a une histoire moderne complexe. Elle a servi d'instrument pour pacifier la vie sociale et politique depuis le XVIIe siècle. Depuis une vingtaine d'année, en fonction de la nouvelle donne sociale du religieux, de la culture et des identités sociales, des débats ont resurgi à son propos.
Cette édition du Collège néo-classique présente un texte fondateur de la « tolérance » et y chercher divers éléments pour nourrir la réflexion contemporaine sur la tolérance.
VISAGES ANCIENS ET ACTUELS DE LA DÉMOCRATIE
La « démocratie » a connu bien des définitions et des réalisations au fil des siècles. Il fut un temps où elle était le régime qu'il fallait à tout prix éviter et combattre tant théoriquement que dans la pratique. Elle est devenue désormais le seul régime politique accepté, valorisé dans bien des milieux. Pourtant les raisons avancées pour la défendre ou pour s'en défendre peuvent encore retenir l'attention et soutenir une critique. Car, ces raisons – souvent très rhétoriques – mettent de l'avant des conceptions du politique et de l'humain qui méritent d'être scrutées. Cette édition du Collège néo-classique propose un parcours de ces visages et un regard critique des discours et pratiques actuels à la lumière de cette histoire.
ABORDER LA POLITIQUE AUTREMENT QU'EN CYNIQUE !
La politique ? Dans bien des milieux, des individus semblent désormais désabusés, déçus, cyniques. La politique serait devenue un « spectacle », parmi d’autres! Pourtant, des lois sont discutées, votées et deviennent cadre pour la vie quotidienne. Des discussions « politiques » ont lieu ailleurs et autrement que dans les lieux traditionnels de la démocratie parlementaire. Des jeunes décident encore de s’engager dans les formations « politiques » pour faire une différence! C’est donc que le cynisme n’est pas la seule attitude possible. Cette session du Collège Néoclassique souhaite réfléchir sur la place qu’occupe ce cynisme et sur sa médiatisation, sonder les discours sur les impasses (sic) actuelles. Elle introduit, à cette occasion, à un parcours pour définir la politique, à réfléchir son importance et ses limites.
PENSER LA GUERRE
À l’occasion du centenaire du déclenchement de la « Première guerre mondiale » - celle qui a été baptisée « La Grande Guerre » - le Collège néo-classique offre de réfléchir sur la guerre, sur ses transformations, sur la construction de ses images. La guerre déclenchée en 1914 est un bon laboratoire pour ce faire. Ce sera surtout l’occasion de méditer sur des enjeux éthiques liés à la guerre. Un parcours historique permettra de passer des figures de Thomas d’Aquin (toujours cité dans la littérature) à Michael Walzer en passant par Clausewitz, offrant ainsi un panorama couvrant trois grandes périodes de la réflexion, correspondant à trois types de guerres et de « monde » engagé dans ces guerres.
SÉRIE GRANDS TEXTES : REDÉCOUVRIR LE "MANIFESTE DU PARTI COMMUNISTE" DE KARL MARX
Le Manifeste du parti communiste de Karl Marx est un classique bien que Marx ne soit plus très populaire! Pourtant, après une éclipse de près plus de trente ans, le mot « communisme » revient sur l’avant-scène intellectuelle. Plus qu’une seule déclaration publique pour mousser le parti communiste de l’époque, ce « manifeste » permet d’explorer des questions sur les rapports entre l’économique, le social et le politique. Cette session du Collège néo-classique a pour but de faire découvrir ce bref ouvrage de Marx. C’est une occasion de commencer à repenser ce qui fut pendant plus d’un siècle le mot tour à tour – et pour divers groupes – porteur d’espérances, de doutes, d’horreurs, en Occident et dans le Tiers-monde : le « communisme ».
L'ÉTAT ET L'ADMINISTRATION PUBLIQUE: ÉTRANGER HISTOIRE !
Toute une famille de discours politiques et économiques, depuis des siècles, déplore la croissance de l’État et des agences de l’administration publique. Au-delà des litanies, elle produit des arguments. Contre ces arguments et ses présupposés, une autre famille se fait entendre dans l’espace public : la croissance de l’État et l’administration publique importe à la justice. Dans les deux cas, certaines idées de la nature du politique, de l’économie sont en jeu. Au fil des échanges entre les membres de ces familles « libérales », « néo-libérales », « libertaires » ou « socialistes », divers éléments risquent fort d’être perdus de vue, de ne plus figurer parmi les présupposés, les attentes, les discussions. Tentant de prendre du recul par rapport à ce débat séculaire, la session offerte par le Collège Néoclassique entend explorer diverses facettes des rapports complexes entre le politique et l’administration publique : les synergies, les conflits possibles, etc.
JUSTICE ET TRANSFORMATIONS CONTEMPORAINES
Depuis plus de quarante ans les débats sur la « justice » font rage. Il ne s’agit pas d’un débat académique. Les conditions sociales et historiques, les cadres et présupposés des discussions ont changé au niveau national et international: les attentes quant à la justice et ses instances se sont déplacées. De nouveaux droits sont revendiqués. De nouveaux sujets de droits revendiquent. Des notions et des pratiques aussi fortes et centrales que celle de « souveraineté nationale », par exemple, s’effritent ou sont repensées. Cette session du Collège néo-classique désire introduire aux discussions sur la justice dans le sillage de L’idée de justice publiée par John Rawls au début des années ’70. Elle offrira un parcours de ce nouveau paysage et des diverses configurations qui se mettent en place.
LIRE, INTERPRÉTER ET COMPRENDRE : UN ENJEU SOCIAL ET POLITIQUE
On parle de plus en plus d’analphabétisme fonctionnel en Occident. On en parle pour le déplorer. Dans le Tiers-Monde, les campagnes d’alphabétisation se poursuivent sans relâche. Une équation forte a eu lieu entre scolarisation, capacité de lecture et participation citoyenne. À quand remonte-t-elle? Quelle idée de l’être humain, de la rationalité, du politique la rend possible, la travaille? Quels problèmes entend-elle résoudre ? La lecture! Mais cela relève de l’interprétation, non? Il ne s’agit pas seulement de déchiffrer des lettres et de connaître grammaire et syntaxe! Tout serait affaire d’interprétation… et cela ne serait pas vrai seulement en lien avec la lecture d’un roman mais aussi de la réalité politique, de la vie citoyenne. Cette session du Collège néo-classique explore les enjeux de la lecture et de l’interprétation pour la vie sociale et politique aujourd’hui.
ARISTOTE ET POLITIQUE
Des régimes politiques différents se partagent le monde : monarchies, démocraties, dictatures, etc. Certains sont systématiquement valorisés, d'autres dévalorisés. Dans ses Politiques, Aristote a proposé un regard critique pour reconnaître ces régimes, les décrire, signaler leurs liens. Autrement que Platon et, certainement d'une manière différente des nôtres, Aristote offre un miroir nous invitant à considérer attentivement nos options théoriques et pratiques envers les régimes politiques dans lesquels nous vivons, ceux que nous soutenons et ceux que nous combattons.
BIEN ET MAL JUGER !
Bien juger du bien et du mal, est-ce possible? Comment y arriver? Difficiles mais incontournables questions. Où trouver des clés pour départager le bien du mal ? Comment se retrouver dans le lot de choses et de situations qui se présentent comme bonnes ou comme mauvaises ? Comment parvenir à en juger ? Des codes et des procédures suffisent-ils ? Lesquels ? Un guide d'éthique moderne est-il possible ? Qui dira quel code et procédures sont bons, appropriés, adéquats, opportuns ? Est-on réduit à de l'approximation, à tout relativiser ? L'idée de prudence peut-elle contribuer à retrouver fil pour parvenir à juger sereinement ? À la fin de la journée, les participants auront appris les diverses manières dont, historiquement en Occident, les distinctions Bien\Mal, Juste\injuste ont été construites par divers courants de pensée. Ils pourront, grâce à une grille herméneutique construite au coure de la journée, évaluer ces principes d'évaluation, marquer les bornes de leur efficacité pour aider à la prise de décision, que celle-ci soit personnelle ou communautaire.
ÉLECTIONS, VOIX ET VOTE
Les « démocraties » actuelles sont rythmées par des élections où des votes sont comptabilisés comme expression de la voix des citoyens et des citoyennes. Nous explorerons les liens qu'entretiennent ces trois termes. Nous les mettrons en contexte afin d'en marquer les forces et quelques fois les impasses que cela amène dans la situation contemporaine. Divers modèles historiques seront exposés pour guider nos explorations.
ÉTATS ET POUVOIRS
L'État constitue depuis le début de la modernité un horizon qui semble difficilement dépassable de notre vivre en commun. Pourtant, sur plusieurs fronts il semble attaqué, mis en question, décliné en importance. Comment comprendre l'émergence de l'État, sa constitution, ses limites? Comment des pouvoirs y circulent-ils efficacement? Quels impacts cela a-t-il sur la manière d'envisager l'engagement politique et le gouvernement ici ? À la fin de la journée, les participants possèderont une connaissance des divers éléments constitutifs de l'État moderne et de leurs liens. Ils auront entrevu l'instabilité de ceux-ci et les solutions tentés pour préserver l'État. Ils seront à même d'envisager les conditions d'un passage à une autre organisation politique et des relations de pouvoirs entre les citoyens.
JUSTICE : L'idée de justice
Les réflexion et les débats autour de l'idée de justice durent depuis les débuts de la philosophie. Selon les options retenues, diverses conséquences sociales, politiques ont lieu. Cette session veut présenter les grands axes de la réflexion occidentales sur la justice et leurs versions contemporaines. À cette occasion, les enjeux de ces débats depuis Platon seront mis de l'avant.
JUSTICE : De la vertu aux institutions
Depuis quarante ans, bien des débats se multiplient autour de l'idée de justice en Occident. Ces débats s'inscrivent, sans toujours le savoir ou s'y référer, dans le sillage d'options aristotéliciennes. Cette session introduit à ces options, à leurs enjeux, à leur pertinence et à leurs limites contemporaines. Quels rapports entre la volonté d'un individu qui est déclaré juste, un système de loi qui est dit juste et des institutions qui rendent la justice? Est-ce que tous les échanges et services entre humains, individus et groupes, s'organisent, en toute justice, selon un critère unique ? Comment rendre justice à des groupes qui ont été marginalisés, opprimés?
JUSTICE : Redistribution vs égalité
Qu'est-ce qui vient en premier : la redistribution des richesses pour déjouer les injustices économiques ou la reconnaissance de droits, de valeurs et de compétences? Un budget équilibré ou une politique de soutien aux minorités? La reconnaissance d'une culture ou d'une nationalité ou la prospérité économique? Posées ainsi, ces questions sont enracinées dans des options historiques de l'après-guerre. Elles donnent lieu à des débats sur la justice depuis quarante ans. Selon la réponse proposée, des effets concrets se font vite sentir sur la vie des individus et des sociétés. Cette session vise à cartographier ces débats passionnants afin d'aider à réfléchir à une théorie et une pratique de la justice adaptés aux conditions de vie actuelles.
LE CONTRAT SOCIAL
Bien des théories politiques et sociales sont désormais pensées en fonction d'un « contrat social ». Cette session a pour objectif d'introduire aux grands types de « contrats sociaux » signés Hobbes, Rousseau, Locke, Rawls et leurs critiques.
MACHIAVEL I : Le Prince d'hier à aujourd'hui
« Machiavel », le nom est désormais – pour le meilleur ou pour le pire, synonyme d'une certaine manière de faire de la politique. Deux grands textes sont signés « Machiavel » : le Prince et les Discours. Ils ont fait couler bien de l'encre. Ils ont généré bien des passions, des réflexions et des actions. Ils ont été combattus férocement. Ils serviront de porches et de portes d'entrée dans l'action politique et la compréhension de celle-ci. Par-delà les accusations d'immoralité, de manipulation, de mensonge, de recours à la violence, d'opportunisme, qu'est-ce qu'on y lit? En quoi « Machiavel » peut-il encore aider à saisir comment divers enjeux (politiques, anthropologiques) sont mis en discours aujourd'hui encore?
MACHIAVEL II : Pouvoir, transparence, conflits et éthique...
Dans le sillage de « Machiavel I » qui a introduit à la lecture du Prince et des Discours, la question se pose : à l'heure du « politiquement correct » ou de requêtes de transparence et d'éthique, les analyses de Machiavel sont-elles pertinentes pour comprendre la politique actuelle? Penser la prise du pouvoir, sa conservation dans les termes utilisés par Machiavel, est-ce opportun dans un régime démocratique capitaliste? Le film « Le confort et l'indifférence » s'était servi de Machiavel pour penser la politique de P.-E. Trudeau, serait-ce encore d'actualité?
NATIONALISMES MODERNES
Le « nationalisme » est une notion protéique. D'une époque à l'autre, d'une affirmation ou d'un combat à l'autre, le « nationalisme » change d'extension, de fondement, d'horizon, de structure. En cent ans, au Québec, le « nationalisme » a été repensé; la notion a été malaxée à l'extrême. Cette session du Collège néo-classique offre l'occasion de prendre acte de ces variations et d'en penser quelques conséquences sociales et politiques.
PLATON ET POLITIQUE
En vue d'assurer la justice, quel rôle l'État devrait-il jouer dans la formation des familles, dans l'éducation des enfants, dans le choix de carrière des individus? Comment l'État doit-il contrôler les productions artistiques, l'information, la religion, la circulation des gens? Autant de questions pour lesquelles les discours de Platon ont forgé des cadres qui ont marqué la manière dont la philosophie politique s'est construite jusqu'à aujourd'hui. Nous introduirons à la République et aux Lois pour retracer quelques-unes des grandes options platoniciennes qui hantent encore – parfois comme des repoussoirs ou des fantasmes – les débats modernes.
QU'EST-CE QU'UN "CITOYEN"?
De Hérouxville à Bouchard-Taylor en passant par l'immigration, cette question d'actualité est en fait une vieille question grecque qui est demeurée incontournable à travers les âges. Pour mieux la saisir, revoyons les postulats de base. Dans le sillage de Platon, avec les questions des dettes et des devoirs du citoyens. En écho à Aristote, revoyons les questions suivantes : Vient-on au monde "citoyen" ou est-ce que l'on "devient", et si on le devient, qui en décide ? Et comment ? Dans quelles conditions? Et une fois que l'on est "citoyen", l'est-on pour toujours... ou est-ce une condition que l'on peut perdre ? À la fin de la journée, les participants auront une meilleure compréhension des enjeux de la citoyenneté ici aujourd'hui et de la complexité des transformations historiques de l'idée même de citoyenneté. Ils parviendront à décortiquer les discussions actuelles sur la citoyenneté en démêlant les divers fils qui la composent.
« VIE PRIVÉE », UNE EXPRESSION À RÉFLÉCHIR EN PUBLIC!
L'expression « vie privée » est devenue incontournable dans la réflexion politique, dans les discussions sur la « qualité de la vie ». Elle renvoie à des enjeux anthropologiques profonds. Pourtant, elle est peu réfléchie. Et lorsqu'elle l'est plusieurs problèmes émergent : jusqu'où l'État peut-il s'y immiscer? À l'ère d'internet, comment se protéger contre le public, autrui? Qu'est-ce qui relève de « ma » vie? etc. Cette session vise à faire l'histoire de l'expression et de ses enjeux, à la réfléchir de manière critique et à en marquer les limites.
TOLÉRANCES ET NOUVELLES INTOLÉRANCES : RELIGIONS ET POLITIQUE
Qui veut être présenté comme intolérant? La tolérance est souvent présentée comme une vertu démocratique par excellence. Pourtant l'idée de la « tolérance » a une histoire moderne complexe. Elle a servi d'instrument pour pacifier la vie sociale et politique depuis le XVIIe siècle. Depuis une vingtaine d'année, en fonction de la nouvelle donne sociale du religieux, de la culture et des identités sociales, des débats ont resurgi à son propos. Cette session vise à explorer les débats autour de la tolérance. Devant les situations actuelles, la « tolérance » est-elle encore utile?
LES PARTIS EN POLITIQUE : Une chance ou un plaie?
Les partis politiques municipaux, provinciaux et fédéraux font partie du paysage politique. Ils semblent incontournables. Qu'ils soient anciens, nouveaux, qu'on les pense corrompus, déchirés ou unis, ils sont, semble-t-il, le lieu obligé de la démocratie actuelle. Sans eux, point de salut? Pourtant, régulièrement, de divers côté, au Québec et ailleurs dans le monde, leurs rôles et leur existence même est remise en question. Les partis politiques constituent des institutions fascinantes bien particulières parmi les institutions sociales et politiques. De plus, ils sont très différents les uns des autres. Et pas seulement quant aux positions et programmes qu'ils proposent, défendent, oublient, adaptent. De plus, il est clair que d'un pays démocratique à l'autre la réalité de ces « partis » est très diversifiée. À la lumière de l'histoire et de la philosophie politiques, cette session vise à comprendre cette réalité que sont les partis politiques, à en réfléchir l'utilité et à en marquer les limites.
UNE NÉBULEUSE À EXPLORER : Libéralismes, Libertarianismes, socialismes... et autres «-ISMES»
Libéral, libertarian, libertaire, socialismes, capitalisme, républicanisme, laïcité, droite, gauche : ces termes – et d'autre du même genre - circulent dans le monde social et dans l'espace politique. On pense savoir en général ce qu'ils désignent. Mais lorsqu'il s'agit de les définir, de faire voir ce qu'ils recouvrent, on peut rapidement s'y perdre. Cette session du Collège Néo-Classique propose a) une généalogie de ces termes, b) une grille pour les mettre en rapport et, enfin, c) une approche pour juger de leur utilité et de leurs limites conceptuelles et rhétoriques aujourd'hui.
«RELIGION ET ÉTAT» : Divorcés, conjoints de fait... ou ensemble jusqu'à la mort (de l'un des deux)?
Le Québec d'hier, un état catholique ? Celui d'aujourd'hui un état laïque ? Vraiment ? Que ce soit ici ou ailleurs, la question de la religion dans la société (et dans les affaires de l'État) est aussi délicate à traiter que de l'ordre du constat incontournable. De la France aux États-Unis, en passant par le "monde arabe", cette question touche tout... et tout le monde. Deux points de départ: a) l’histoire du Québec, envisagée loin des idées reçues et , b) l'histoire de l'Israel biblique et de l'Empire romain. Ce thème tentera de faire réfléchir sur les liens qui ont eu cours entre État et Religion. On y traitera des remises en questions qui eurent lieu -- et qui durent -- et des idées et principes qui animent le débat. Également, ce thème présentera et discutera des avenues pour équiper les participants à sortir des sentiers battus en leur offrant des concepts et grilles d’interprétations.
BIBLE ET POLITIQUE : Expressions populaires et pensée politique
Bien des expressions de la culture contemporaine proviennent de la Bible : « être connu comme Barrabas dans la passion » ou « s'en laver les mains comme Ponce Pilate », etc. Ce qui est moins connu est la place majeure que la Bible a occupée, au début de la modernité, au cœur des débats politiques et les effets que cela a encore aujourd'hui. Bien des réflexions de cette époque y ont puisé des arguments, des modèles à suivre ou à rejeter. Par ailleurs, dans l'actualité sociale et politique nord-américaine, pour divers milieux, elle demeure une source importante de « sens », de « doctrines » et d'options politiques. Cette session veut familiariser avec ce texte sous l'angle de son utilisation politique depuis quelques siècles et de l'impact que la « Bible » a encore en politique contemporaine.
RHÉTORIQUE ÉDITION SPÉCIALE : FOUR FREEDOMS SPEECH DE F.D. ROOSEVELT
La série "Rhétorique – édition spéciale" offre l'occasion de mettre en pratique les divers éléments acquis dans les cours de rhétorique. La journée est consacrée à l'analyse et à la compréhension des enjeux rhétoriques d'un seul discours important dans l'histoire et qui conserve un impact critique pour nous aujourd'hui. Le discours connu sous le nom de Four Freedoms Speech de F.D. Roosevelt est un bel exemple de rhétorique. Habilement inscrit dans le contexte socio-politique de la seconde guerre mondiale et des suites de la crise de 1929, ce discours prononcé le 6 janvier 1941, soit avant l'entrée des États-Unis en guerre, contient certes une vision de la démocratie et de la liberté. Mais il met en œuvre des stratégies rhétoriques qui jouent encore de nos jours dans ce type de discours.
TEXTES ESSENTIELS I : DIFFICILE LIBERTÉ !
La série « Textes essentiels » offre l'occasion de suivre, sur des textes importants de la tradition politique et sociale moderne un fil conducteur de la pensée politique. La « liberté » est une valeur fondamentale de nos démocraties modernes. Elle est un pivot de bien des idées de ce qu'est un être humain. Pourtant, différentes formes de « servitudes » entravent concrètement cette liberté. Les réflexions de La Boétie et de Hayek, deux penseurs un peu oubliés aujourd'hui mais dont les idées continuent à hanter les discours et les pratiques. Cette session du Collège néo-classique offre l'occasion de découvrir ces textes marquants et d'en suivre des ramifications jusque dans notre quotidien.
LA CORRUPTION, LÀ POUR RESTER?
La corruption a la cote. On en parle comme si c'était nouveau. La corruption, sa traque, son éradication occupent l'attention au Québec depuis plus d'une année déjà. Cela tient presque du "spectacle" désormais ou du quotidien, du normal, pourraient déclarer des cyniques. Pourtant le phénomène est ancien, au Québec et ailleurs dans le monde. Cette session du Collège Néo-classique offre, à l'occasion de l'analyse de textes anciens (le "Contre Verrès" de Cicéron aussi connu sous le titre "Les Verrines") et contemporains (convention anti-corruption de l'ONU), une grille d'analyse du phénomène, une approche des divers éléments constitutifs de ce phénomène socio-politique, un questionnement quant à son enracinement anthropologique.